Le Garet, lieu emblématique d’une cuisine lyonnaise
- Solane Buzy-Debat
- 3 avr. 2021
- 2 min de lecture
A Paris ses bouillons, à Lyon ses bouchons.
Fondé en 1870, le Garet est d’abord considéré comme un bistrot où l’on pouvait grignoter un bout en attendant de se faire remplir son pot de beaujolais. Ce n’est qu’en 1920 que le Garet devient un bouchon.
Mais alors qu’est-ce qu’un bouchon exactement ?
On appelle « bouchons » des établissements qui accrochaient à leurs portes des rameaux nommés « bousches » en patois lyonnais afin de signaler les boutiques des cabaretiers ; (ancien métier consistant à servir du vin & de quoi manger en échange d’argent).
Véritable institution bien connue du savoir-manger lyonnais, le Garet propose une cuisine maison, riche, locale & savoureuse. Quenelles de brochet, andouillettes ou encore salades lyonnaises y sont servis.
Le Garet, tout de bois vêtu avec sa devanture jaune moutarde & sa frise sépia à la gloire de Guignol & du vieux Lyon fait échos aux traditions lyonnaises. A l’intérieur, atmosphère feutrée & intimiste, fresques, lampes à suspensions, & banquettes en cuir rappellent un décor des années 30.

Haut lieu de la résistance française
Le décor n’a pas changé depuis 1942, date à laquelle Jean Moulin, chef du conseil national de la résistance & Daniel Cordier, celui qui allait l’assister dans sa mission & devenir son secrétaire se sont rencontrés. Toujours assis à la même table, celle à droite en entrant, pour pouvoir surveiller les allées & venues, Jean Moulin organisait ici des réunions de travail clandestines.
Il y dégusta un de ses derniers repas avant de se faire arrêter par la Gestapo le 21 juin 1943 à Caluire-et-Cuire dans la banlieue de Lyon.
Authentique bouchon lyonnais, le Garet reste un lieu intemporel & chargé d’histoire.

Sources :
François-Régis Gaudry, « Bouchons lyonnais, gare au Garet ! », L’Express Dix, 4 juillet 2018
« Jean Moulin : biographie du préfet devenu chef de la résistance », L’Internaute, 31 octobre 2019
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