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« Ça commence par moi » de Julien Vidal (2018)

  • Photo du rédacteur: Marie-Océane Decriem
    Marie-Océane Decriem
  • 16 janv. 2021
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 avr. 2021

Photographie du livre
© Photo personnelle

De retour en France après plusieurs années passées à vivre à l’étranger pour des volontariats de solidarité internationale, Julien Vidal se lance un défi personnel en 2016. Réaliser une action concrète en faveur de l’environnement ou des êtres vivants, par jour, sur une période d’un an. 365 épreuves quotidiennes qu’il va consigner sur la plateforme internet cacommenceparmoi.org. Il est loin de se douter que son coup de tête va initier une réelle communauté et le transformer en emblème de la transformation écocitoyenne.


« L’Homo sapiens s’est transformé en Homo detritus. »

(p.141, Baptiste Montsaingeon, Homo detritus, Seuil, « Anthropocène », 2017)


Ces dernières années, le rayon « vert » des librairies s’est étoffé, au point de ne plus savoir quel livre y choisir ou de se demander si toutes ces impressions ne prêchent pas en défaveur de la thèse défendue par leurs auteur·e·s. Cependant, il est des livres inspirants qui nous permettent d’envisager sereinement, individuellement ou collectivement, la route vers un futur plus lumineux et moins pollué.


Dans Ça commence par moi, Julien Vidal nous livre son quotidien de jeune adulte sur la route de l’écocitoyenneté tout au long de son projet à l’allure pharaonique. Simple, réaliste et concrète, son écriture n’en est pas moins touchante. Il aborde avec perspicacité les dilemmes et les difficultés suscitées par sa démarche – à son travail, dans son couple, auprès de sa famille, de ses ami·e·s et de lui-même. Ainsi, les citoyens d’aujourd’hui qui s’engagent dans une démarche plus respectueuse de leur Terre, des animaux et d’eux-mêmes peuvent se retrouver dans les joies et les peines qui parcourent son quotidien et l’amènent à remettre en cause systématiquement sa démarche. Comment ne pas reconnaître un peu de notre vécu dans la casserole qui déborde à la première lessive faite-maison ou devant les remarques dubitatives des proches ?


« Au lieu de me réjouir des 100 actions accomplies, je panique devant la tâche qui m’attend. Comme si je partais en randonnée, le regard accaparé par le sommet. Je marche, j’avance, et pourtant je n’arrive pas à profiter du chemin que je viens de parcourir. Le sommet me paraît être le seul objectif, le seul accomplissement qui viendra valider ma mise en route. Le spectre de l’échec me terrorise. Et si je n’arrivais qu’à la moitié du chemin avant de finalement faire marche arrière ? Être si proche du but avec l’impression d’être à deux doigts d’atteindre le sommet et devoir arrêter ma route puis rebrousser chemin ? Tout « ça » n’aurait servi à rien. »

(p.122)


Si ce livre n’a pas une ambition formellement scientifique, la réflexion est appuyée par de nombreux rapports, articles, recherches qui chiffrent les dommages mais aussi les avantages, la consommation et les substitutions. Chaque chapitre est ainsi structuré autour d’une argumentation chiffrée sérieuse et propose au lecteur intéressé de se reporter en fin d’ouvrage pour trouver les références nécessaires afin de dénicher de plus amples explications. Fort des différents points de vue, Julien Vidal précise avec netteté sa pensée, ses prises de position et les paradoxes que celles-ci soulèvent. Il a pris le parti de dresser le portrait positif d’une planète qui souffre mais qui peut encore se sauver si les Hommes remplissent leur part du contrat. Et à ceux qui pensent que l’action individuelle ne résout pas le problème, il ne jette pas la pierre car il considère que chaque pierre individuelle construit l’édifice collectif de demain. En brisant les mythes qui planent autour de l’écologisme, il montre qu’agir pour la planète n’est ni onéreux ni synonyme de privation : un message rafraîchissant et optimiste qui donne envie d’agir, avec l’espoir que notre action ait encore le temps d’être utile face à l’urgence.


Son ouvrage aborde de façon générale les grands thèmes d’aujourd’hui en matière d’écocitoyenneté : la maison et son entretien, l’alimentaire, le tourisme, le travail, les avancées technologiques, les moyens de transport, la culture, la place dans la société civile… En évitant de diviser les chapitres par catégorie et en racontant son histoire par à-coups, l’expérience semble plus réaliste et mobilise de nouveau le lecteur à chaque retournement de situation. Le livre regorge d’astuces concrètes à appliquer immédiatement et très facilement, mais aussi de références diverses (sites, associations, chaînes YouTube, magazines, etc.) riches d’idées et facilement accessibles. Un ouvrage de référence pour qui veut se lancer dans un projet similaire, en France, aujourd’hui. Un point en plus pour les listes de fin de chapitre qui permettent au lecteur de se fixer des étapes à réaliser et de participer ainsi lui-aussi, à sa hauteur, à un monde plus juste.


« Voir à quel point le système a réussi à faire de nous des consommateurs sur pattes, avec œillères, me rend fou. Nous sommes vraiment entrés dans l’ère de l’Homo economicus. »

(p. 167)


L’expérience de Julien Vidal est celle d’un citadin parisien dans laquelle tous ne peuvent pas se retrouver. Cependant, cela laisse la porte ouverte à notre curiosité et à notre imagination pour débusquer les alternatives – foisonnantes – dans nos campagnes ou dans les autres métropoles françaises. Les lectrices féminines peuvent également rester sur leur faim en matière d’alternatives aux protections périodiques ou aux produits de maquillage, même si sa compagne Florence a publié quelques billets sur ces sujets sur le blog. Julien Vidal décrit son expérience. Celle d’un jeune adulte masculin, sans enfants. Ainsi, toutes les alternatives, toutes les expériences ne peuvent se trouver dans son livre. Mais il constitue une porte d’entrée dans le monde de l’écocitoyenneté, du « Fais-le toi-même » et du bonheur intérieur et offre aux lecteur·rice·s la possibilité de penser, de créer et d’agir en adaptant les solutions à ce qui plaît et convient individuellement. Ça commence par moi est un véritable plaidoyer pour se retrouver soi-même dans son rapport au monde.


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